Le temps… relatif, intemporel, si personnel, impalpable, inconsistant, temps des cerises, temps mort, il était temps… Il passe sur ma vie comme sur les vôtres mais à chacun son temps et ce matin pour un temps, mon esprit reste blotti dans ses bras tandis que mes doigts crayonnent seconde après seconde.

Il y a des matins câlins, et puis des matins ou l’envie de courir est comme une fuite, une suite de note sur une partition enflammée, des matins ou je m’arracherais la peau comme je quitterais furieusement un vêtement, des matins ou rien ne va, des matins ou les cris contenus sont comme un boulet au fond de la gorge… et le saxo s’entête sur des notes endiablées si aigües qu’elles laissent fondre tous les malaises prisonniers de mon être. Ces matins là passent alors, comme une mauvaise vague prise de travers, laissant place à une douce sérénité.

Je ne crains pas la mort. J ai peur de la perte de l'"Autre", des êtres qui forment la trame de mon coeur. J ai le vertige de ce vide qui pourrait survenir.